Les listes « citoyennes » : quand « citoyenne » rime avec confusion

Ah, les élections communales, ce moment où chaque quartier se transforme en un gigantesque marché où tous les partis viennent vendre leur salade. Et quelle salade ! Si vous n’avez pas encore entendu le dernier ingrédient à la mode, je vais vous éclairer : les listes « citoyennes ».

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le jargon électoral, permettez-moi de vous expliquer. Une liste « citoyenne », dans l’esprit de nos chers politiciens, c’est un peu comme une liste de course, sauf que cette fois-ci, ce sont les électeurs qui font les courses et les politiciens qui sont sur les étagères. En gros, c’est censé être une liste où les candidats ne sont pas de simples professionnels de la politique, mais de vrais habitants, comme vous et moi, qui veulent apporter du changement dans leur commune. Enfin, ça, c’est la théorie.

Dans la pratique, c’est une autre histoire. Parce qu’on a bien remarqué que les partis aiment bien coller « citoyenne » partout comme un autocollant. C’est un peu comme ce qu’on faisait au lycée avec les noms de groupes de musique : rajouter un mot cool pour se donner du style. Mais il semble que l’ironie leur échappe complètement.

Imaginez la scène : vous êtes en train de lire les listes des candidats et vous tombez sur une liste intitulée « Les Vrais Citoyens Citoyens Pour Une Citoyenneté Citoyenne ». Vous vous dites : « Chouette, enfin des gens comme moi qui vont représenter mes intérêts ». Mais quand vous regardez de plus près, vous voyez que les têtes d’affiche sont toujours les mêmes vieux routiers de la politique, qui n’ont de citoyen que le nom de la liste. Oui, Pol Guillaume, qui est bourgmestre depuis des décennies, est apparemment un « citoyen » très neuf et dynamique cette année, tout comme Xavier Lisein, echevin depuis plus de 10 ans.

Il y a aussi ceux qui confondent complètement la notion de liste citoyenne avec… disons, une liste de courses. « Liste citoyenne » est devenu un synonyme pour « liste de n’importe qui qu’on a trouvé sur le marché ». Du coup, on se retrouve avec une brochette de candidats qui, en dehors de leur passion commune pour les débats politiques sur Facebook, n’ont absolument rien en commun. On a l’artisan boulanger, le prof de yoga, et, bien sûr, le fameux influenceur local qui pense que retweeter des mèmes, c’est faire de la politique.

Mais ne nous méprenons pas : l’ajout du mot « citoyenne » à la liste donne à tout ce beau monde une aura de respectabilité et de proximité avec les vraies préoccupations des habitants. C’est un peu comme si, en rajoutant du persil sur un plat douteux, on pouvait le rendre gourmet.

Ah, la politique et son sens de l’humour involontaire… Si seulement nos chers candidats savaient qu’en essayant si désespérément de paraître proches du peuple, ils finissent par ressembler à une caricature digne d’un sketch. Mais ne soyons pas trop durs avec eux. Après tout, ce n’est pas facile de comprendre la différence entre « être citoyen » et « mettre citoyen partout comme on met du ketchup sur des frites ».

Alors, à tous nos amis politiciens, bonne chance pour ces élections communales ! Et n’oubliez pas : une étiquette ne fait pas un citoyen, mais un citoyen qui rigole de tout ça, ça, c’est précieux.

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