Conseil communal du 27 mai : entre grand projet et petits jeux politiques

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Le conseil communal du mardi 27 mai 2025 nous a une fois de plus révélé les dessous parfois troublants de notre démocratie locale. Entre la présentation d’un projet d’envergure et les manœuvres politiciennes, nous, citoyens de Braives blanc, tenons à vous faire part de nos observations.

Une maison rurale du village à Ciplet : un investissement conséquent

La grande nouvelle de cette séance fut la présentation de la future maison de village de Ciplet. Un projet ambitieux, certes, mais dont le coût nous interpelle : 1.398.519,74 euros TVA comprise.

Et pour couronner le tout, il faut encore ajouter les frais d’étude dont le montant exact nous reste mystérieux – environ 200.000 euros selon nos estimations.

Mais attention, cette somme déjà considérable ne comprend ni le mobilier, ni l’équipement de la cuisine, ni la sonorisation… Et ce n’est pas tout ! Il faut également exclure de ce montant l’aménagement de l’aire de jeu, l’aménagement du parking et l’aménagement de la rue de Void. Autant de « détails » indispensables qui feront exploser la facture finale !

Au final, nous nous dirigeons vers un projet qui dépassera allègrement les 1,6 million d’euros, voire plus. Et encore, ces montants ne sont que des estimations ! Les montants réels ne seront connus qu’après les appels d’offres, en espérant que les prix dans la construction n’augmentent pas davantage…

Autre détail révélateur : l’avant-projet prévoyait une chaudière à mazout, mais celle-ci est finalement remplacée par une pompe à chaleur, ce qui engendre un surcoût non anticipé. Si le choix écologique est louable, comment peut-on présenter un projet d’envergure sans avoir préalablement étudié toutes les options énergétiques ? Cette modification en cours de route révèle un manque de planification qui nous inquiète.

Quant au bâtiment de l’ancienne poste, attenant à la future maison de village, il restera tel quel. Une occasion manquée d’optimiser l’ensemble du site ?

Face à un tel investissement de nos deniers publics, nous nous questionnons : nos élus ont-ils suffisamment consulté les habitants de Ciplet ? Cette maison de village répond-elle vraiment aux besoins prioritaires de nos concitoyens ? Autant de questions légitimes qui méritent des réponses transparentes.

Des chiffres budgétaires qui interrogent

Durant cette même séance, nous avons pu observer la présentation des données budgétaires communales projetées sur écran.

Nous constatons que les dépenses pour le personnel administratif et les mandataires sont regroupées dans une même ligne budgétaire, ce qui rend impossible toute analyse transparente. Cette répartition soulève une question fondamentale : pourquoi ne pas séparer clairement les coûts du personnel administratif de ceux des mandataires ?

Plus inquiétant encore : l’absence totale de transparence sur les dépenses spécifiquement liées aux mandataires. En tant que citoyens, nous avons le droit de savoir combien coûtent réellement nos élus à la collectivité. Jetons de présence, indemnités diverses, frais de déplacement, frais de représentation, autres avantages en nature… Nous exigeons un détail complet et transparent de toutes ces dépenses.

Cette opacité budgétaire concernant les mandataires contraste singulièrement avec les économies demandées ailleurs et les grands projets d’investissement présentés. Nos élus ne peuvent exiger la rigueur d’un côté et pratiquer l’opacité de l’autre.

Des détails budgétaires qui manquent de précision

Au chapitre des recettes de prestations, nous avons relevé une augmentation de 138.000 euros expliquée par « la recette pour le projet Smart d’un peu plus de 100.000 euros ». Ce « un peu plus » dans un budget 2024 nous interpelle profondément.

Quand il s’agit des finances publiques, la précision n’est pas un luxe, c’est une obligation ! Combien exactement ? 105.000 ? 110.000 ? 120.000 euros ? Cette approximation désinvolte dans la présentation budgétaire révèle un manque de rigueur préoccupant.

Documents budgétaires : où est la transparence promise ?

Plus grave encore : nous avons tenté de consulter les documents détaillés concernant ce budget 2024, mais ils ne figurent pas en annexe du point 3 de l’ordre du jour. Comment les citoyens peuvent-ils exercer leur droit de regard sur la gestion communale si les pièces justificatives ne sont pas accessibles ?

Cette absence de documents joints est inacceptable. Elle prive les citoyens d’une information complète et détaillée sur l’utilisation de leurs impôts. La démocratie locale exige la mise à disposition de tous les éléments permettant une analyse éclairée des décisions budgétaires.

Un conseil communal à « deux groupes et demi » : le théâtre politique local

Ce qui nous frappe également, c’est la configuration particulière de notre conseil communal. Nous assistons à un curieux ballet à trois temps :

  • La majorité (Union communale) qui gouverne
  • L’opposition (La liste du bourgmestre) qui tente de jouer son rôle de contre-pouvoir
  • Et cette étrange « opposition de l’opposition » (alternative) qui vote systématiquement avec la majorité tout en se complaisant à contrer les propositions de la Liste du bourgmestre

Cette dernière formation politique nous laisse perplexes. Quelle est sa ligne directrice ? Défendre les intérêts des citoyens ou simplement s’opposer par principe à certains élus ? Cette attitude ne contribue ni au débat démocratique ni à l’efficacité de notre conseil communal.

Jeux politiques autour d’Intradel : qui vote quoi ?

Un épisode particulièrement révélateur s’est déroulé lors de la désignation d’un administrateur pour l’intercommunale Intradel (Pol Guillaume). Nous avons assisté à un véritable mélange des cartes : votes pour, abstentions ET votes contre !

Cette dispersion des votes soulève des questions légitimes : quelles sont les raisons de ces positions si divergentes sur une même candidature ? Quels sont les arguments qui justifient de telles divisions ? Malheureusement, vous ne le saurez jamais, car comme nous l’avons déjà dénoncé à plusieurs reprises, les votes individuels des élus ne sont pas mentionnés dans les procès-verbaux.

Cette opacité sur les positions individuelles de nos représentants est inadmissible. Comment les citoyens peuvent-ils juger de la cohérence et de l’engagement de leurs élus si leurs votes restent secrets ? La démocratie exige la transparence, pas l’anonymat des décisions publiques.

L’exigence démocratique avant tout

En tant que mouvement citoyen, nous rappelons que chaque euro dépensé, chaque décision prise, chaque vote exprimé doit servenir l’intérêt général. Les jeux politiciens et les stratégies de positionnement n’ont pas leur place quand il s’agit de l’avenir de notre commune.

Nous continuerons à observer, à questionner et à interpeller nos élus pour que la transparence et l’intérêt citoyen restent au cœur de leurs préoccupations.

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