Conseil communal de Braives : quand l’opposition interroge et qu’alternative acquiesce

Le conseil communal de Braives du 16 décembre 2024 a été marqué par des tensions palpables entre le bourgmestre Xavier Lisein et les élus de l’opposition, en particulier ceux de la liste du bourgmestre, menée par l’ancien bourgmestre Pol Guillaume. Cependant, un autre élément a attiré l’attention : l’attitude étonnamment détachée d’alternative, qui a semblé agir davantage comme un soutien tacite à la majorité que comme une opposition constructive.

Un budget dans le flou total

Alors que le budget 2025 était à l’ordre du jour, la séance a été marquée par l’absence de réponses claires concernant les perspectives financières à tous les niveaux de pouvoir au-dessus du communal. Les incertitudes persistantes au fédéral, en Wallonie et dans la Fédération Wallonie-Bruxelles rendent impossible d’établir des prévisions précises, un contexte qui complique sérieusement l’élaboration des budgets locaux.

Dans ce climat de flou, la liste du bourgmestre n’a pas hésité à multiplier les questions précises, pointant notamment des zones d’incertitude et des projections jugées risquées dans ce contexte. Leur abstention lors du vote reflète une volonté de marquer leurs réserves sans pour autant rejeter entièrement la proposition.

La maison du village de Ciplet : un sujet évité

Parmi les éléments budgétaires, le dossier de la maison du village de Ciplet aurait pu être un sujet majeur de débat. Ce projet, dont le coût de base est estimé à 1.250.000 €, repose sur des subventions encore incertaines pour couvrir la totalité des dépenses. Cependant, aucun des groupes n’a jugé utile de soulever cette question sensible lors du conseil.

Cette absence de discussion s’explique probablement par l’origine du projet, porté par l’ancienne majorité à laquelle appartenaient Xavier Lisein et Pol Guillaume. La liste du bourgmestre, aujourd’hui dans l’opposition, a préféré éviter d’ouvrir le débat sur une initiative qu’elle avait elle-même défendue par le passé.

Ce silence est d’autant plus marquant que, dans le même temps, l’ancienne majorité avait pris des décisions lourdes de conséquences, comme la suppression de la cantine communale. Ce service, qui permettait de nourrir non seulement les élèves des écoles mais aussi les personnes en difficulté, a disparu sans qu’aucune solution alternative ne soit mise en place. De plus, aucun élu n’a abordé la question des deux homes de l’entité braivoise qui, faute de moyens et de priorités claires, sont voués à disparaître. Ces absences de réaction trahissent une certaine gêne collective face à ces décisions passées, pourtant cruciales pour les citoyens les plus vulnérables.

Alternative : une opposition… presque dans la majorité

De son côté, alternative, pourtant également dans l’opposition, a voté le budget sans soulever la moindre interrogation sur des sujets aussi sensibles. Au lieu de s’interroger sur les incertitudes financières liées au projet de Ciplet, sur la disparition de la cantine ou sur l’avenir des homes, ses interventions se sont limitées à des préoccupations mineures telles que les signalisations d’entrée d’agglomération ou le contenu de la revue de presse reçue par mail.

Cette posture, perçue comme décalée face aux enjeux de la soirée, a renforcé l’impression qu’alternative jouait un rôle d’appoint à la majorité, plutôt que celui d’une opposition attentive et engagée.

Des tensions révélatrices

Ce conseil communal a révélé des dynamiques politiques complexes et parfois paradoxales. Tandis que la liste du bourgmestre a tenté de remplir son rôle de contre-pouvoir par des critiques précises, elle s’est montrée étrangement silencieuse sur des projets issus de son propre bilan passé, comme la maison du village de Ciplet, la suppression de la cantine ou la situation des homes. Alternative, de son côté, a semblé se désintéresser des enjeux financiers majeurs pour se concentrer sur des détails pratiques, confortant l’idée qu’elle se rapproche plus de la majorité que de l’opposition.

Pour les citoyens de Braives, ces débats soulèvent des questions : les oppositions locales sont-elles capables de dépasser les héritages politiques et les petits intérêts pour se consacrer pleinement aux préoccupations des habitants ?

Une chose est sûre : ce conseil a mis en lumière les fractures et contradictions qui continuent de structurer la politique locale.

About The Author